Le sujet des poules pondeuses en cages n’a malheureusement pas fini d’être épuisé.

L’élevage en cages concerne environ 17 millions de poules en France, soit plus d’une poule pondeuse sur trois. Attendu depuis longtemps, le décret d’application concernant les réaménagements des cages des poules pondeuses est enfin paru (mais avec retard !).

Ce décret du 14 décembre 2021 fixe les modalités d’application de l’article L214-11 du Code rural et de la Pêche Maritime « portant l’interdiction de la mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage de poules pondeuses élevées en cage », suite à la loi Egalim. Mais très grosse déception : il se limite uniquement à préciser la notion de bâtiment nouveau ou réaménagé et ne prévoit aucune mesure de progrès pour les poules pondeuses en cage dans les bâtiments existants.

Un élevage actuel qui souhaiterait donc « rénover » toutes ses cages, sans augmenter la capacité de production de son bâtiment, le ferait en conformité avec ce décret et pourrait donc continuer ce même mode de production intensive ! Ce qui serait alors contraire à l’esprit de la loi Egalim et à la volonté de la Commission européenne qui envisage dès 2023 une réglementation visant à mettre fin à l’élevage en cage à l’horizon de 2027.

Parvenir à la suppression de l’élevage des poules pondeuses en cages dans les délais évoqués ne semble donc pas la priorité de ce décret que nous considérons par conséquent inacceptable. Pour répondre à l’esprit de la future réglementation européenne, il aurait fallu que ce décret signifie la fin de l’élevage des poules en cages, conformément au souhait prononcé par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle, souhait réitéré par la suite lors de sa présidence.

Contrairement aux attentes des consommateurs et au respect de toute notion de bien-être animal, ce décret n’introduit toujours pas l’interdiction de cette pratique d’élevage intensif et ne peut donc pas satisfaire les ONG.

Le 8 novembre dernier, nous avions rédigé un courrier commun pour le dénoncer auprès du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Celui-ci n’ayant pas tenu compte de notre demande, l’OABA a décidé de se joindre à CIWF qui attaque ce décret en justice devant le Conseil d’Etat.

Partager :