Élevages de poules pondeuses
L’OABA a été la première association française à dénoncer les méthodes d’élevage des poules pondeuses et la production des « œufs de la misère » comme les dénommait ainsi sa fondatrice, Madame Jacqueline GILARDONI.
Une directive européenne de 2002 rend obligatoire le marquage des œufs pour informer le consommateur sur le mode d’élevage des poules pondeuses.
Comment en est-on arrivé au code sur les œufs ?
Cette réglementation récompense une lutte de plus de 20 ans de l’OABA et de la LFDA contre les “œufs de souffrance” provenant de poules élevées en batterie, que dénonçait Jacqueline Gilardoni en 1970.
Des publicités mensongères trompaient l’acheteur. En 1975, un scandale éclate suite à l’interdiction de la mention du mode d’élevage sur les boîtes d’œufs.
Une coalition est alors née entre les associations LFDA et OABA, puis avec des associations de consommateurs, pour réclamer un étiquetage du mode d’élevage des poules sur les boîtes d’œufs, afin d’offrir au consommateur la possibilité de refuser les œufs issus de poules élevées en cage.
Après plusieurs années de bataille vaine en France, la Coalition porte l’affaire au niveau européen. Victoire en 1985 : un règlement de la Communauté économique européenne (CEE) permet de nouveau aux producteurs d’œufs de mentionner le mode d’élevage sur les emballages.
Enfin, en 2004, l’Union européenne introduit un codage obligatoire sur les coquilles d’œufs (directive n°2002/4/CE du 30 janvier 2002), informant le consommateur sur le mode de production et le guidant dans son choix.
D’accord pour l’oeuf, mais… et la poule ?
Après une longue campagne coordonnée en Europe par Eurogroup for Animals, les ministres européens de l’Agriculture ont adopté une nouvelle directive sur le bien-être des poules pondeuses. Elle établit des normes pour les différents systèmes d’élevage de poules et supprime, depuis 2012, les cages conventionnelles en batterie au profit de cages aménagées (nid, perchoir, surface un peu plus grande).
Pour autant, cette réglementation qui remplace un système de cages par un autre ne saurait satisfaire l’OABA et l’ensemble des ONG de protection animale. Sous leur pression et pour répondre aux attentes des consommateurs, les enseignes de grande distribution et les fabricants s’engagent de plus en plus vers la fin du système cruel des élevages en batterie.
Comment choisir ses œufs ?
Pour orienter son achat vers de meilleures pratiques d’élevage, il convient de savoir lire le code qui figure sur les œufs. Une série de chiffres et de lettres permet de définir le mode d’élevage, le pays d’origine et même l’identité du producteur.
Le 1er chiffre présent sur l’œuf indique si le mode d’élevage de la poule pondeuse est bio/plein air (0), plein air (1), au sol (2) ou en cage (3).
Pour les ovoproduits (mayonnaise, gâteaux, pâtes, …) cherchez la mention « Agriculture Biologique » ou « oeufs plein air ».
Le cas du broyage des poussins
L’élimination des poussins mâles nés en filière pondeuse est, malheureusement, une pratique légale en Europe. La France a prévu, comme l’a fait l’Allemagne, l’arrêt de cette pratique, et a légiféré en février 2022 : la mise à mort des poussins est dorénavant interdite. Ils devront être obligatoirement éliminés dans l’oeuf avant éclosion à partir de 2023 (voir les problèmes soulevés par ce décret ici).
Jusqu’à présent, près de 50 millions de poussins étaient éliminés en France par an, principalement par la méthode du broyage. Des alternatives se sont développées, principalement sur la détection du sexe du poussin dans l’oeuf (sexage in ovo). Cette technique permet de connaître le sexe du poussin bien avant l’éclosion, et d’écarter les oeufs contenant des mâles. Ces oeufs sont par la suite détruits, seuls les oeufs contenant des femelles écloseront. Le sexage in ovo a été utilisé de manière précoce par exemple chez Poulehouse, chez Les Fermiers de Loué ou bien chez Carrefour pour les oeufs « Filière Qualité Carrefour ». D’autres solutions consisteraient à élever les poussins mâles nés en filière pondeuse, pour obtenir des « coquelets ». Toutefois, cela est peu pratiqué car les performances de croissance de ces animaux sont moindres (les souches de pondeuses sont uniquement sélectionnées sur leur performance de ponte). Enfin, une autre possibilité serait d’élever des souches « duales », c’est-à-dire obtenues par croisement entre des souches pondeuses et des souches de chair. Les femelles seraient élevées pour les oeufs, et les mâles pour leur chair. Cela est pratiqué dans les filières biologiques en Allemagne.
Quelques références bibliographiques sur les poules pondeuses
Réglementation bien-être sur l’élevage des poules pondeuses
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RMT Agritech, juin 2011
→ Site internet
→ La réglementation en pdf
L’application de la directive 1999/74/CE sur la protection des poules pondeuses interdit les cages standards au profit des cages aménagées et des systèmes alternatifs depuis le 1er janvier 2012. Les partenaires du RMT « Bien-être animal» ont rédigé une fiche synthétique qui reprend les nouvelles obligations réglementaires. Elle synthétise les informations essentielles issues de la directive 1999/74/CE et fait le lien avec certaines obligations issues d’autres textes, notamment sur la taille des parcours.
Arrêté du 1er février 2002 établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses
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NOR : AGRG0200019A
→ Site internet
→ Arrêté en pdf
Toutes les installations d’élevage en cage en France doivent répondre au moins à certaines exigences. Version consolidée au 18 août 2017
DIRECTIVE 1999/74/CE DU CONSEIL du 19 juillet 1999 établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses
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→ Site internet
→ Directive en pdf
Le rapport de la Commission visé au considérant 2 et fondé sur un avis du comité scientifique vétérinaire, conclut que les conditions de bien-être des poules élevées tant dans les cages en batterie telles qu’elles sont connues actuellement que dans d’autres systèmes d’élevage sont insuffisantes et que certains de leurs besoins ne peuvent y être satisfaits; il conviendrait dès lors de mettre en place, compte tenu de différents paramètres à prendre en considération, les normes les plus élevées possibles en vue d’améliorer ces conditions. […] La présente directive établit les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses.