Le contrôle vidéo en abattoirs

La loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018, dite loi Alimentation, a instauré une expérimentation du contrôle vidéo en abattoir pour une durée de deux ans, sur la base du volontariat.
Les modalités pratiques de cette expérimentation ont été définies par le décret n° 2019-379 du 30 avril 2019.

Pour l’OABA, c’est une déception puisque l’obligation d’enregistrement vidéo en abattoir était une recommandation de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage puis une mesure inscrite dans la proposition de loi Falorni adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale en janvier 2017, mais qui est restée sans suite législative.

L’OABA considère que la vidéo est un outil important pour mieux assurer la protection animale. C’est aussi un outil de formation, à la disposition des opérateurs.

Un point de vue partagé par le Conseil Général de l’Alimentation, de l’agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) qui, en novembre 2018, après de nombreuses auditions, dont celle de l’OABA, a publié un rapport sur le déploiement de ce contrôle vidéo en abattoirs.

Mais, si l’expérimentation de ce dispositif était défendable dans le cadre de l’adoption législative, son caractère volontaire était une erreur. En effet, plusieurs mois après la publication du décret du 30 avril 2019, aucun abattoir ne s’était porté candidat pour mener cette expérimentation…

Au bilan de celle-ci, 5 abattoirs seulement (sur 870 au total) se sont portés volontaires.

La France apparaît donc en retard sur cette thématique puisque plusieurs pays ou provinces ont imposé l’enregistrement vidéo en abattoirs : l’Israël, la Flandre, la Wallonie, l’Angleterre et Uttar Pradesh (Inde).

Pourtant, une quarantaine d’abattoirs ont déjà installé des caméras dans leurs établissements, certains dans le cadre d’un partenariat ONG-distributeurs. Ainsi, Carrefour a demandé à ses abattoirs fournisseurs de mettre en œuvre cet enregistrement vidéo des zones où sont manipulés des animaux vivants. Egalement, dans le cadre de la mise en place de l’étiquette bien-être animal, le cahier des charges a intégré l’enregistrement vidéo en abattoirs comme facteur d’amélioration de la note.

Dans ses grilles d’audits en abattoirs, l’OABA a également inscrit l’enregistrement vidéo des opérations d’abattage comme une bonne pratique permettant d’améliorer le contrôle du respect des exigences liées à la protection animale.

Cependant, fin 2021, seulement une petite dizaine des abattoirs équipés répondent aux exigences de l’OABA en la matière : notamment, utilisation effective et efficace des caméras, et positionnement de celles-ci à toutes les étapes, depuis le déchargement des animaux jusqu’à leur saignée.

Le 17 mai 2022, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dévoile dans un rapport, les résultats de l’expérimentation du dispositif de contrôle par vidéo, déployé dans les abattoirs. Il en résulte que « si les exploitants reconnaissent qu’ils ont pu être prudents, voire à un moment donné réticents pour installer un dispositif de contrôle vidéo, ils sont unanimement satisfaits du dispositif, qu’ils trouvent utile et pratique. Personne ne souhaite le supprimer.« 

Ainsi, l’OABA formule de nouveau son souhait de voir se généraliser la vidéosurveillance à tous les abattoirs de France.

Forte de son expertise, l’OABA aide les abattoirs volontaires à s’équiper, dans une optique de réduction de la maltraitance animale.