Les formations en abattoirs

Les améliorations des conditions d’abattage relèvent de l’évolution de la réglementation européenne, en particulier le Règlement CE n°1099/2009 applicable depuis le 1er janvier 2013. Elles reposent sur la formation du personnel, son encadrement par un responsable protection animale (RPA) et le respect des bonnes pratiques.

Le défaut de formation des employés d’abattoir, encore trop répandu en France, constitue incontestablement une source de grandes souffrances pour les animaux.

Des Guides élaborés par des organisations professionnelles doivent faciliter l’application des éléments réglementaires concernant la protection des animaux à l’abattoir. L’obtention d’un certificat de compétence relatif aux tâches effectuées par le personnel en charge des animaux doit permettre à ce personnel de manipuler correctement les animaux, du quai de déchargement au poste de mise à mort, dans le respect des modes opératoires normalisés.

Nos Guides de recommandations illustrés, rédigés par une vétérinaire, apportent une contribution à cette formation et à cette sensibilisation du personnel qui intervient dans des établissements d’abattage, dont les aménagements et les équipements sont très variés. Les dessins et schémas des Guides doivent permettre une approche pragmatique des différents postes de manipulation des animaux et des différentes tâches. Ces Guides se veulent pratiques, sans avoir l’ambition d’être exhaustifs.

Le cas de l’abattage rituel

Difficile de parler de « formation en protection animale » dans le cadre de l’abattage rituel sans étourdissement
L’OABA regrette néanmoins l’absence flagrante de connaissances de base des sacrificateurs concernant la manipulation des animaux.

Nos délégués assistent trop souvent à des abattages particulièrement cruels où les animaux sont égorgés avec un couteau insuffisamment aiguisé ou pourvu d’une lame trop petite eu égard à la taille de la gorge de l’animal. Ce dernier est alors plus « cisaillé » qu’égorgé par des sacrificateurs qui ne maîtrisent pas leurs gestes. Les trois Mosquées qui délivrent les cartes de sacrificateur s’investissent insuffisamment dans l’apprentissage des sacrificateurs.

La formation « Responsable Protection Animale » (RPA) actuelle

La formation à la protection animale en abattoirs « est insuffisante car théorique », avait noté la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux. Dans ses recommandations 34 à 38, elle suggérait de relever le niveau de cette formation sanctionnée par un certificat de compétence, désormais nécessaire pour pouvoir travailler en abattoirs.

L’OABA a participé à deux réunions tenues au ministère de l’Agriculture les 10 janvier et 23 février 2017 en présence de la Direction générale de l’Enseignement et de la Recherche afin de faire évoluer cette formation.

Les conditions de délivrance du certificat de compétence ont ainsi été modifiées par l’arrêté du 12 mars 2018.

Les questions liées aux fonctions du RPA sont plus nombreuses et le nombre d’erreurs tolérées a été revu à la baisse.

Il est donc désormais moins aisé d’obtenir son certificat de compétence, obligeant ainsi les candidats en échec à suivre une seconde formation.

Pour autant, l’OABA regrette que la mise en place de formations pratiques en abattoirs ne soit pas rendue obligatoire. C’était pourtant une demande de l’OABA, reprise par la Commission d’enquête parlementaire.

L’OABA recommande également une évaluation périodique des compétences des opérateurs dans chaque abattoir.

Il peut également être intéressant que la formation s’appuie sur des enregistrements de vidéo-contrôle.

Enfin, soulignons que la règlementation autorise pendant 3 mois un opérateur non-formé à manipuler et abattre des animaux dès lors qu’il est accompagné par un opérateur formé, et qu’il est inscrit à une cession de formation. Un délai bien trop long, surtout vu le fréquent turn-over d’intérimaires en abattoir…