Alors que cette fin d’année est cruciale pour l’orientation de la pisciculture avec la mise en place d’un programme opérationnel et d’un plan de filière pour les prochaines années, une vingtaine d’associations dont la LFDA et l’OABA et une cinquantaine de personnalités plaident pour une meilleure prise en compte du bien-être animal et rappellent les enjeux de la pisciculture dans ce domaine.
Au niveau mondial, les poissons représentent la majorité des animaux vertébrés d’élevage abattus pour la consommation.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments reconnaît aujourd’hui les poissons comme des êtres sensibles pouvant éprouver du stress et de la douleur. L’aquaculture s’est développée à une époque où on ignorait tout de cette sensibilité. Elle doit dorénavant être prise en compte pour guider l’évolution des pratiques vers plus de bien-être animal. La société entière appelle à cette évolution : un sondage de 2018 réalisé auprès de 9000 Européens révèle que 79 % des citoyens souhaitent que les poissons d’élevage soient autant protégés que les autres animaux d’élevage.
Nous, signataires de cette tribune, demandons que l’amélioration des conditions d’élevage, de transport et d’abattage des poissons soit véritablement au cœur des décisions à venir.
Les très rares normes entourant la protection animale en aquaculture sont soit non contraignantes, soit inadaptées, car pensées pour les animaux terrestres.
Les pratiques d’abattage des poissons de plusieurs pays européens dont la France ne sont pas conformes aux normes de l’Organisation mondiale de la santé animale.
Les souffrances animales générées par les pratiques d’aquaculture sont aussi celles subies par les poissons sauvages capturés par la pêche dite “minotière”. S’épuisant dans les filets, écrasés les uns sur les autres, s’asphyxiant à l’air libre et abattus sans étourdissement, ils finissent leur vie dans de longues et intenses souffrances.
Par égard pour leurs souffrances, et dans un contexte de crise de la biodiversité et d’épuisement des populations marines, le recours à l’élevage d’espèces herbivores doit dorénavant être préféré aux espèces carnivores.
Les considérations autour de la promotion du bien-être et de la réduction des souffrances des animaux ne doivent plus se limiter uniquement à la question des animaux terrestres.