Photos OABA
L214 a alerté l’OABA sur ces vaches maltraitées en Bretagne. L’OABA a en urgence organisé le sauvetage du cheptel embourbé dans le lisier.
Vu de loin, on aurait presque pu croire que l’OABA se diversifiait dans les hippopotames… tant la réalité était ubuesque. Dans cet « élevage » breton en perdition, une quarantaine de vaches étaient enlisées, parfois jusqu’au poitrail, dans une boue mélangée à leurs excréments.
Ce sont en tout près de 60 animaux qui ont dû être extraits de cet élevage aux conditions de détention épouvantables.
Il était « urgent de les retirer de cette exploitation au regard des conditions d’hébergement, de la privation de soin, de la privation d’alimentation et de la privation d’abreuvement » (avis de placement du Tribunal judiciaire de Saint-Malo).
Dans l’intérêt des animaux, il fallait donc rapidement les placer dans une structure d’accueil conforme à leurs besoins !
La semaine dernière, l’association L214 avait alerté l’OABA sur la situation horrifique vécue par ces pauvres animaux. L’OABA a alors, en urgence, trouvé une solution d’hébergement pour tout le cheptel. Le retrait a pu s’organiser rapidement et le mardi 30 janvier, nos équipes se sont rendues sur place, accompagnées par la DDPP, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers.
Le matin, une tractopelle a tout d’abord commencé par devoir déblayer la zone inondée.
Certains animaux étaient embourbés dans jusqu’à 1 mètre de lisier, sans eau potable et avec peu de nourriture. Des cadavres ensevelis ont été retrouvés…
Une vache très maigre était enfermée dans une remorque, sans aucun accès à un point d’eau.
Pendant ce temps, Bernard, notre partenaire du Finistère, est allé évaluer l’état des 17 bovins qui se trouvaient dans une pâture plus éloignée (mais non inondée…)
Ensuite seulement a pu commencer la récupération de la quarantaine de bovins dans le bourbier.
Cette opération s’est avérée complexe et il a fallu la patience et le courage de tous pour parvenir à secourir tous les animaux.
Un bovin particulièrement agité a dû être endormi afin de le charger en toute sécurité.
Mais la situation était tendue. L’ « éleveur », retranché chez lui et refusant quasiment tout contact avec nous, avait appelé des amis ainsi que son marchand qui sont venus sur place. La gendarmerie a dû gérer tout ce petit monde, ainsi qu’écarter certains curieux pour ne pas gêner le déroulement des opérations…
Peu avant 18h, l’intervention de retrait a enfin pu s’achever.
Au total : 58 bovins dont 2 veaux ont été pris en charge par l’OABA.
Ces 58 animaux sont placés par le parquet de St Malo auprès de l’OABA, qui va se constituer partie civile dans cette procédure judiciaire, ouverte pour mauvais traitements sur animaux par un professionnel de l’élevage.
Les animaux sont à présent bien au sec dans notre structure d’accueil.
Ils ont été dans un premier temps mis en zone tampon afin d’évaluer leur état de santé, d’envisager la ré-identification des 16 bovins non bouclés, puis la prophylaxie car celle-ci n’était évidemment pas à jour…
Le soir-même, ils ont été réhydratés, alimentés correctement, mis au chaud et soignés, bien au calme et pouvant profiter d’une litière propre épaisse.
Un changement appréciable pour eux !!
Au moins la moitié d’entre eux est maigre voire très maigre. Une vache venait de vêler et une autre est probablement gestante. Tous ont le poil terne et souillé de litière, certains présentent aussi des problèmes de peau. Une vache particulièrement maigre a même un hématome en région génitale.
Nous remercions notre partenaire Bernard pour son dévouement sans faille envers les animaux qui lui sont confiés.
Une fois la procédure judiciaire terminée, la justice décidera de l’avenir des animaux. Si nous en obtenons la garde définitive, ensemble, nous leur chercherons des solutions de placement pérennes.
Une fois de plus, l’OABA n’a donc pas hésité à mettre les pieds dans la m…. et qui plus est, à ses frais !
Rappelons que la majeure partie de notre budget passe dans les actions de terrain. Des actions factuelles !
Merci à tous pour votre soutien. Vous pouvez agir et nous aider dans nos actions pour les animaux, qui ne sont permises que grâce à la générosité de nos donateurs.
Lire l’article du Télégramme :
« « On a trouvé des cadavres » : grosse opération de sauvetage dans un élevage en Bretagne »
Lire aussi l’interview de France 3 Bretagne :
« Maltraitance animale dans un élevage. Que deviennent les animaux de ferme victimes de mauvais traitements ? »
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