Maltraitance sur des vaches, taureaux, veaux… L’OABA est (encore) intervenue, cette fois dans la Creuse, pour retirer les animaux de cet éleveur coupable.
En mai 2023, un éleveur de 66 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Guéret pour de nombreuses infractions : mauvais traitements sur son cheptel bovin, détention de cadavres d’animaux sans remise au service de l’équarrissage, non respect des mesures de prophylaxies sanitaires, non déclaration et absence de notification de naissances, falsification de boucles d’identification et entrave aux fonctions des agents des services vétérinaires.
Reconnu coupable de ces infractions, le tribunal a laissé 8 mois à l’éleveur pour régulariser sa situation et remettre son élevage en ordre.
En janvier 2024, les services vétérinaires se sont une nouvelle fois rendus sur l’exploitation et ont constaté que la situation n’avait nullement évolué. Des bovins étaient toujours enfermés dans le noir sans abreuvement, d’autres étaient laissés dans des prés dépourvus de nourriture et mal ou non clôturés, conduisant à des divagations répétées et dangereuses sur les voies publiques. De nombreux bovins étaient non identifiés et les prophylaxies réglementaires n’avaient toujours pas été faites.
Condamnation
Dans son délibéré, le tribunal a noté la particulière mauvaise volonté de l’éleveur qui n’avait pas mis à profit le délai de 8 mois accordé et surtout, il n’avait pas hésité à menacer une nouvelle fois les agents de l’État ainsi que ses voisins, excédés par les divagations des animaux et les dégâts occasionnés par ces derniers.
La juridiction pénale, selon jugement du 25 janvier 2024, le condamna à titre principal à la confiscation de l’ensemble de ses bovins et ordonna leur remise à l’OABA.
Après plusieurs réunions préparatoires, le parquet de Guéret sollicitait l’OABA pour mise à exécution de cette confiscation.
Lourd retrait de près de 150 animaux
L’opération eut lieu les 29 février et 1er mars. Deux jours furent nécessaires pour retirer 147 bovins. Certains étaient toujours détenus dans des bâtiments sombres, privés d’eau et de nourriture. D’autres erraient dans différentes parcelles à la recherche de quoi se nourrir.
L’éleveur avait été appréhendé dès 7h par les forces de l’ordre afin d’être placé en garde à vue après de nouvelles menaces de mort sur ses voisins…
Lors de son audition, son état psychologique inquiétant conduisit le médecin à le faire hospitaliser.
Il aura fallu une troisième journée pour parvenir à capturer un taureau grâce à l’emploi d’un fusil de télé-anesthésie.
148 bovins ont ainsi été dirigés vers une de nos fermes partenaires où les soins et opérations de régularisations sanitaires et administratives ont été effectués. 67 bovins sont en effet en perte de traçabilité et nous espérons que les tests de filiation permettront de retrouver leur ascendance afin d’éviter leur euthanasie.
L’éleveur, 15 jours après le début de cette opération, est toujours hospitalisé.
Le calme et la sérénité est revenu au sein de ce petit village de la Creuse, et les animaux sont enfin correctement logés, nourris et abreuvés.
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