Photo 1 : « cargo de la honte », port de Fremantle (Australie) © Anne-Claire Gagnon / OABA
Photo 2 : bétail en enclos lors d’un 16e jour de transport maritime (de Portland vers la Chine, 2018) © Vets Against Live Export (VALE) / OI  & Gouvernement australien / DR

 

Mise en évidence des atteintes au bien-être animal

À l’initiative de Vets Against Live Export (VALE), une analyse* de 37 voyages de l’Australie vers la Chine entre juillet 2018 et décembre 2019, lors d’exportation de bovins vivants, a révélé une multitude de non-conformités ayant mis en péril le bien-être animal.

L’étude a examiné les résumés des rapports soumis par des observateurs indépendants au gouvernement australien. Les observateurs indépendants (OI) ont été nommés en réponse à l’indignation du public face aux images médiatiques de souffrance animale choquante sur le bateau Awassi Express en avril 2018.

Le Dr vétérinaire Sue Foster, porte-parole de VALE, a déclaré : « Dix facteurs de risque ont été identifiés et les problèmes étaient récurrents sur de nombreux navires. Il existe des preuves que le bétail souffre de la faim, de la soif, du stress thermique et de conditions de navigation par mer agitée ; les conditions décrites par les OI indiquent que l’industrie ne respecte même pas les lignes directrices minimales établies par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), dont l’Australie et la Chine, ainsi que quelque 180 autres pays, sont membres.

Les normes australiennes en matière d’exportation de bétail (ASEL) n’ont pas non plus été respectées lors d’un certain nombre de voyages. »

« Par exemple, les provisions alimentaires telles qu’établie par l’ASEL se sont avérées inadéquates, certains navires devant rationner la nourriture des bovins voire les en priver complètement. En outre, les normes ASEL pour l’allocation de l’espace à chaque individu ne permettent pas au bétail de s’allonger et de s’étirer simultanément, au cours de ces trois semaines de navigation, contrairement aux normes et directives australiennes en matière de bien-être animal pour les bovins. »

Australie - Chine
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

Bien-être animal et lignes directrices pour les bovins

« Les bovins n’ont souvent reçu une litière adéquate que juste avant leur arrivée en Chine et ils étaient régulièrement condamnés à endurer des compartiments humides et souillés, en raison de l’absence de nettoyage du lisier mouillé. »

Le Dr vét. Foster a souligné les énormes variations de température auxquelles le bétail est exposé pendant certains de ces voyages, 16 % d’entre eux présentant une différence de 28 à 42 °C entre les températures minimale et maximale.

« Le fait de traverser l’Équateur et de naviguer jusqu’au nord de la Chine signifie que les animaux peuvent subir à la fois un stress dû à la chaleur et au froid, en particulier lorsqu’ils passent de l’été de l’hémisphère Sud à l’hiver de l’hémisphère Nord. Nous n’avons aucune information sur l’impact de ces conditions extrêmes sur leur survie, une fois débarqués en Chine. »

Près de 60 % des voyages n’avaient pas de vétérinaire à bord. Et ce, bien que la plupart des voyages durent au moins 20 jours, comme ceux pour les troupeaux à destination du Moyen-Orient, qui ont tous un vétérinaire à bord.

Le Dr vét. Foster a ajouté : « Les vétérinaires jouent un rôle essentiel pour assurer le bien-être du bétail exporté, en particulier pour les longs voyages dans des conditions difficiles. Les préposés à l’élevage ne peuvent tout simplement pas remplacer les vétérinaires en ce qui concerne le diagnostic et le traitement des maladies ».

« Ce commerce est particulièrement difficile pour de nombreuses raisons. Il est peu probable qu’il soit commercialement viable ou même possible d’aborder de manière adéquate ces problèmes récurrents et importants de bien-être animal. Tant que ces points ne seront pas résolus, les bovins ne devraient pas être exportés vers la Chine. »

Communiqué de presse de VALE, traduit de l’anglais par Anne-Claire Gagnon pour l’OABA.

*Cette étude a été publiée dans la prestigieuse revue Animals en octobre 2021.

  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

Partagez sur les réseaux sociaux :