Née il y a 5 ans, l’Association Etiquette Bien-Être Animal a réussi son pari de lancer le premier étiquetage de France pour informer les consommateurs du niveau de bien-être animal derrière un produit.
Forte de l’adhésion d’acteurs des filières d’élevage et d’ONG reconnues, elle audite aujourd’hui 40% des éleveurs français de poulets de chair et poursuit un déploiement ambitieux, au nom de la transparence envers les consommateurs et l’encouragement des meilleures pratiques d’élevage.
Lors des récents mouvements de protestation de ce début d’année, les agriculteurs n’ont cessé de dénoncer la concurrence déloyale à laquelle ils sont confrontés. En effet, acteurs du changement pour l’élevage de demain ayant à cœur de répondre aux enjeux sociétaux, les éleveurs français sont directement impactés par les importations souvent moins chères. La difficulté d’accès aux informations sur l’origine et la qualité des offres en rayon ne permet pas toujours au consommateur d’arbitrer ses choix en connaissance de cause.
« Il faut valoriser les efforts, les orientations et les progrès des éleveurs et, cela, il n’y a que l’étiquetage qui le permette », défend Louis Schweitzer, président de l’Association Étiquette Bien-Être Animal. Informer et sensibiliser le consommateur sur les conditions de vie de l’animal dont est issu un produit qu’il s’apprête à acheter constitue l’un des objectifs de l’Étiquette Bien-Être Animal. Cette démarche, qui s’applique quel que soit le mode de production, vise à expliquer les efforts engagés par l’éleveur et sa filière. « L’étiquetage doit faire comprendre au consommateur que, s’il est favorable au bien-être animal, il doit accepter de payer le coût de ce progrès », résume Louis Schweitzer. « L’apposer sur nos produits c’est reconnaître le travail des éleveurs au quotidien en termes de bien-être animal » complète Léa Boullier, représentant les Fermiers de Loué et membre de l’association depuis 2019.
Un engagement important des filières animales concernées
Après 5 ans d’existence, l’association se réjouit de ses nombreux succès, attestés tant par les chiffres que par les témoignages de ses membres actifs.
- Avec 4 membres à ses débuts, l’Association compte aujourd’hui 24 adhérents représentants des filières, des producteurs, de la distribution et des ONG de protection animale (CIWF, LFDA, OABA et Welfarm).
- Les volumes de produits carnés concernés par l’étiquetage ne cessent de progresser : avec plus de 15 % de la production française de poulet de chair, c’est près de 300 millions de poulets étiquetés depuis le lancement de la démarche.
Pour parvenir à ces chiffres, 40 % des éleveurs français de poulet ont été audités par l’association (soit 3 700 élevages). Autre chiffre révélateur du succès de la démarche : 60 % des éleveurs plein air (bio et label rouge) y adhèrent.
- Près de 70 % de la grande distribution est engagée dans la démarche Étiquette Bien-Être Animal, avec une trentaine de gammes concernées. En plus des produits notés A et B, plus de 80 % de ces GMS proposent aujourd’hui des produits étiquetés C en rayon.
- La démarche déployée sur la filière poulet de chair a été étendue à celles du porc et des poules pondeuses. Chacune dispose de son référentiel propre. La construction de ces référentiels techniques et leurs évolutions mobilisent plus de 120 personnes (ONG, groupements de producteurs, transformateurs, distributeurs et scientifiques).
« Chaque partie prenante a ses contraintes mais aussi ses atouts à faire valoir : il faut bien prendre en compte cet ensemble pour pouvoir avancer, souligne Stéphane Jamet du groupe Le Gouessant. C’est aussi une somme de compromis qui doit se mettre en place. On ne peut pas raisonner seuls à notre niveau. »
Par ce travail collectif, la démarche apporte « une montée en compétence et une sensibilisation, témoigne Priya Husan de Franprix : À titre professionnel, mais aussi en tant que consommateur, je fais plus attention, quitte à payer un produit un petit peu plus cher pour avoir un gage de réassurance sur les conditions de vie du poulet. »
Un bilan plus que positif pour le 5e anniversaire de l’Association Étiquette Bien-Être Animal. Celui-ci est permis par l’engagement de l’ensemble de ses membres pour qui les référentiels techniques, en plus de permettre d’apposer l’étiquette sur des produits, constituent un véritable outil d’amélioration interne. Et la démarche porte ses fruits : « les résultats d’audits sont en constante progression », rapporte l’association.
« L’intérêt des discussions est d’apporter de la visibilité aux éleveurs pour savoir vers quoi orienter les investissements, témoigne Mickaël Benoit, de la Cooperl. L’objectif est de discuter d’une vision tout en restant pragmatique et en tenant compte des contraintes techniques et économiques. »
« Réunir autant d’acteurs différents autour de la table, à de nombreuses reprises et sur différents sujets, parvenir à discuter et à construire un référentiel transparent pour améliorer le bien-être animal est un magnifique défi que nous avons relevé », se réjouit Aurélia Warin, directrice de l’association.
Développement en cours des référentiels porcs et poules pondeuses
L’association reste mobilisée pour couvrir toujours plus de produits. Le référentiel porc est d’ores et déjà finalisé pour les niveaux A et B, celui sur les poules pondeuses devrait être accessible courant 2024. Depuis la création de l’association, plus de 110 auditeurs ont été formés à l’évaluation du bien-être animal selon les différents référentiels techniques.
Plus d’informations sur : www.etiquettebienetreanimal.fr
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