Beaucoup (trop) de consommateurs font un choix erroné, contre leur volonté !
Selon une nouvelle étude (1), la plupart des consommateurs de viande pensent que le Label Rouge est forcément le label le plus associé au bien-être animal et au plein air… mais c’est FAUX ! Explications.
Consommation
Un consommateur cité dans la vidéo de l’étude (1) dit : « si je sais que l’animal a été élevé dans des conditions vraiment pas terribles, je ne vais pas en prendre« .
Mais il n’est et ne sera jamais écrit sur l’emballage : « conditions d’élevage et d’abattage pas terribles » … !
Alors, comment savoir si ces conditions sont mauvaises ? C’est simple. Il s’agit globalement de tout ce qui ne correspond pas à nos recommandations…
Au restaurant
Aucune mention n’est ajoutée face à la dénomination de votre plat ? S’il est simplement écrit « poulet », sans précision « plein air » ou « fermier » ou « bio », partez du principe que vous aurez un poulet issu d’élevage intensif (industriel).
C’est bien sûr valable pour tous les autres types de viandes, et même pour les œufs.
En boulangerie, ou en restauration collective, nous sommes très loin d’une proportion majoritaire d’élevage plein air.
Sans parler de la tromperie du consommateur avec le mode d’abattage, qui peut être rituel (halal/casher, sans étourdissement) sans que vous en soyez informés !
Selon une autre nouvelle étude (2), 1% seulement des achats des restaurateurs est bio. En restauration collective, ce taux monte à 6,6% seulement ! Pour rappel, la loi Egalim prévoyait 20% au 1er janvier 2022…
« Le poulet, ça ne compte pas » ?
On entend encore trop souvent (à tort) : « le poulet, c’est moins grave… ce n’est pas de la vraie viande ». Sous-entendu : les poulets mériteraient moins notre considération que les autres espèces animales ?
Les volailles sont pourtant, elles aussi, des êtres sensibles. Elles ont des émotions, souffrent, et possèdent une faculté fondamentale pour l’empathie. Une autre étude a récemment montré que les coqs présentaient des signes d’une conscience d’eux-mêmes en se reconnaissant dans un miroir. Ils ne réagissent pas de la même façon face à un prédateur selon s’ils sont seuls avec leur reflet ou avec un congénère.
Packaging trompeur
ATTENTION aux emballages trompeurs ! La couleur verte figurant sur de plus en plus d’emballages n’est pas forcément corrélée à une mieux-traitance des animaux.
ATTENTION aux labels ! Le Label Rouge n’est pas toujours synonyme de bien-être animal, loin de là… D’ailleurs, comme le précise clairement l’article L. 640-2 du code rural, si le Label Rouge atteste « la qualité supérieure » du produit, seule la mention Agriculture Biologique atteste « la qualité environnementale et le respect du bien-être animal ».
Comme visible sur notre tableau, et contrairement aux idées reçues, les labels Agriculture Biologique et Bio Cohérence ont un cahier des charges beaucoup plus robuste que le Label Rouge, en termes de bien-être animal. En effet, le label AB impose une « souffrance réduite au minimum pendant toute la durée de vie de l’animal, y compris lors de l’abattage ».
En outre, le Label Rouge n’a pas du tout les mêmes contraintes pour le porc que pour le poulet ! Cela occasionne bien évidemment d’importantes confusions, et beaucoup de gens se trompent encore à ce sujet…
Sans parler du label Bleu-Blanc-Cœur… qui n’apporte quasiment aucune amélioration en termes de bien-être animal.
Des solutions
Les consommateurs veulent bien faire, mais ils sont perdus. Il est nécessaire de continuer à informer massivement les Français sur les différents types de labels et étiquetages existants.
L’étiquette bien-être animal, que l’OABA a co-créé et que nous continuons activement à déployer, répond véritablement à une demande forte. Recherchez-la systématiquement si vous consommez encore de la viande !
Enfin, par rapport aux recommandations françaises de santé publique :
– 1/3 des adultes consomment trop de viande (hors volaille), et 2/3 trop de charcuterie.
– Moins de 30 % seulement consomment assez de fruits, légumes et moins de 20 % assez de fruits à coque et de légumineuses (2).
Alors, pourquoi ne pas simplement manger moins de produits d’origine animale ?
(1) Etude qualitative et film documentaire ethnographique (21 min) sur les représentations, les pratiques et les aspirations des consommateurs autour du bien-être animal / © Lit Ouesterel, octobre 2023. La vidéo illustre les grandes lignes de l’étude et énonce les dires des consommateurs.
(2) « Un horizon pour les fermes d’élevage : restructurer et diversifier » (FNAB / Fondation pour la Nature et l’Homme / Terre de Liens)
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