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L’OABA et l’Alliance Anticorrida déposent une plainte contre un manadier effectuant sans honte des actes douloureux sur ses taureaux.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Mauvais traitements sur des taureaux : l’Alliance Anticorrida et l’OABA portent plainte

 

La documentation rédigée par l’Institut de l’élevage est très claire : « La castration des bovins est source de douleur pour les animaux ». Pour éviter la douleur, les manadiers doivent faire appel à un vétérinaire aux fins de réalisation de l’anesthésie et de toute prescription analgésique pré et post-intervention. Sauf à occasionner le délit de mauvais traitements commis par un professionnel prévu à l’article L215-11 du code rural.

Malgré ce, Renaud Vinuesa, éleveur de chevaux et de taureaux au Cailar (30) revendique fièrement la castration à vif de ses taureaux sans présence d’un vétérinaire, ni aucune gestion de la douleur, le 11 février 2023, dans Midi Libre : « Au départ, j’anesthésiais les taureaux avant la castration. Mais on ne peut pas enfermer un taureau après. Et quand vous remettez un taureau faible dans son troupeau, il risque la mort. Aujourd’hui j’applique mon protocole. À quatre, taureau debout, je castre et je le remets dans son milieu. Cela se passe rapidement et sans problème. Quelques minutes après, je vous mets au défi de voir que le taureau souffre. »

Des propos qui sonnent comme une provocation puisqu’ils interviennent sur fond de polémique après la tribune publiée dans Le Monde par le Parti animaliste, pour « Réformer la Bouvine » (ensemble des pratiques Camarguaises autour du taureau et du cheval).

Or, Renaud Vinuesa ne peut ignorer que la castration sans anesthésie est interdite. Il l’ignore d’autant moins que dans ce monde camarguais très fermé, les éleveurs se connaissent tous et rien de ce qui touche à leur activité ne leur échappe. Et, contrairement à ce qu’il prétend, la castration à vif n’est plus pratiquée, selon Patrick Laurent, président de la Fédération des manadiers. C’est l’acte vétérinaire qui prévaut.

Sur ce lien on peut voir M. Vinuesa, en décembre 2014, armé d’un cutter vert, ouvrant le scrotum, l’enveloppe des testicules, et en retirant les testicules à vif à la pince. Le taureau piégé est maintenu par les cornes et aux quatre pattes par des cordes attachées à des fers dans des conditions d’hygiène déplorables…

Depuis lors, il a continué… 

En janvier 2023, M. Vinuesa obtient le diplôme d’accompagnateur de tourisme équestre. À cette occasion, il a le front d’affirmer : « Dans une société qui évolue et où tout peut être attaquable, faire connaître notre métier de l’intérieur, les soins que nous apportons à nos taureaux et ce à quoi ils sont destinés, est la meilleure des solutions pour désamorcer les critiques. » …

Quand le monde de la Camargue a été attaqué dans son ensemble, sans aucune distinction, l’Alliance Anticorrida n’a pas craint de monter au créneau pour défendre cet élevage extensif qui participe d’un écosystème unique, et les manadiers qui protègent l’intégrité de leurs bêtes.

« Pour autant », s’insurge Claire Starozinski, sa présidente, « il n’est pas question de défendre l’indéfendable ! »

L’Alliance Anticorrida et l’OABA ont donc déposé plainte auprès du procureur de la République de Nîmes à l’encontre de Renaud Vinuesa pour mauvais traitements commis par un professionnel prévu à l’article L215-11 du code rural, la castration à vif contraignant les taureaux à subir une souffrance parfaitement évitable.

« Eu égard aux nombreux accidents et à l’amalgame créé par leur proximité avec la corrida, nos traditions camarguaises sont de plus en plus menacées. Les manadiers ont donc tout intérêt à assainir la situation et rendre leurs pratiques inattaquables. À défaut, elles disparaitront à jamais… » déplore Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anticorrida.

De son côté, Frédéric Freund, directeur de l’OABA, déclare : «  À l’heure ou le bien-être animal est devenu une donnée incontournable du monde de l’élevage, les pratiques archaïques comme le bistournage ou la castration à vif ne peuvent que discréditer les éleveurs qui s’y livrent encore… »

Contact : Frédéric Freund f.freund@oaba.fr 01 43 79 46 46

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