Notre bilan de l’année 2020 l’annonçait : l’OABA a battu un triste record l’an dernier. Près de 1800 animaux de ferme, maltraités ou abandonnés, ont été pris en charge par notre association après leur retrait par les services vétérinaires (vaches, moutons, chèvres, mais aussi cochons, chevaux, ânes, volailles).

Suite à des signalements de particuliers, vétérinaires ou associations, l’OABA intervient, à la demande des DDPP, plus d’une trentaine de fois par an pour mettre un terme à la longue souffrance d’animaux délaissés par des « éleveurs », soit ayant décroché psychologiquement ou financièrement (la crise agricole n’aidant pas), soit dans d’autres cas, n’ayant aucune aptitude à gérer des êtres sensibles.

Ces saisies sont financées exclusivement par l’OABA, donc par la générosité de ses adhérents : en effet, l’OABA ne bénéficie d’aucune subvention publique.

L’hébergement d’une vache nous coûte 2€ par jour (5€ pour un cheval). À cette dépense s’ajoutent les frais vétérinaires (très souvent nécessaires, vu l’état de santé des animaux récupérés), les frais de déplacement, et les frais d’avocats pour représenter l’OABA en justice face aux détenteurs maltraitants ou défaillants.

Actuellement, l’OABA accueille plus de 1 400 animaux de ferme, et ce, depuis plusieurs mois (plus les 420 animaux du Troupeau du Bonheur, que l’OABA a décidé de prendre en charge à vie). Le calcul est vite fait : la majeure partie (environ 2/3) de notre budget annuel (1,5 million d’euros) passe dans ces actions de terrain.

Les difficultés financières sont aggravées par la lenteur de la justice et par les recours en appel et même parfois en cassation. Quand un éleveur défaillant est condamné, il est très difficile d’obtenir le remboursement des frais de garde… Et pendant ce temps, l’OABA continue d’héberger les animaux. Il ne s’agit pas d’héberger des bottes de paille, mais des êtres vivants, en convalescence et nécessitant de l’attention.

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Nombre d’animaux en abandon de soins et pris en charge par l’OABA chaque année

En ce début d’année 2021, les saisies d’animaux de ferme par les services vétérinaires ont continué à exploser. L’OABA n’est pas seule à en faire les frais, la Fondation Brigitte Bardot est dans la même situation difficile.

Nous avons lancé un SOS au ministre de l’Agriculture : déjà en octobre 2020, Julien Denormandie nous avait dit « prendre bonne note » de notre appel.

Nous avons renouvelé cet appel en novembre 2020 en lui envoyant notre pétition signée par plus de 35000 citoyens. Une fois de plus, le dossier est resté sans suite.

Une situation intenable

Cela étant, ne pouvant pas continuer à répondre aux demandes exponentielles de sauvetages, l’OABA a été malheureusement contrainte de refuser d’accepter plusieurs saisies en ce début d’année.

L’OABA a de nouveau lancé un appel de détresse au Ministère en avril 2021, en demandant à ce que l’Etat prenne en charge a minima les 3 premiers mois de pension des animaux, suite aux saisies ordonnées par ses propres services. À l’appui de cette demande, l’OABA a envoyé un dossier détaillé avec les frais colossaux engagés par l’association depuis début 2020.

Dans leur grande majorité, les chambres d’agriculture soutiennent et saluent ces actions de terrain de l’OABA mais n’envisagent pas d’y contribuer financièrement.

À l’heure actuelle, le Plan de Relance concerne les animaux de compagnie mais ignore les animaux de ferme. Ce sont les grands oubliés. Par crainte d’agri-bashing, le Ministère ne souhaite pas mettre en lumière la détresse profonde qui sévit dans les élevages français.

L’OABA a pour rôle de protéger, par tous les moyens que le permet la loi, les animaux d’élevage. Son but n’est pas de critiquer l’ensemble des éleveurs et des abattoirs, mais de dénoncer les mauvaises pratiques. Le Ministère en est parfaitement conscient mais continue pourtant à faire la sourde oreille.

Sans aide publique, l’OABA ne pourra plus répondre aux demandes des services de l’Etat. Le Ministère, s’il persiste dans cette voie, condamne des milliers d’animaux d’élevage à dépérir dans des conditions déplorables.

Chers donateurs, vous comprenez aisément que sans votre aide, les animaux de ferme seraient laissés à leur triste sort et oubliés de tous. Aussi, toute l’équipe de l’OABA vous remercie pour votre générosité.

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