Sans grande surprise, Marc Fesneau, ministre français de l’Agriculture, s’est prononcé ce lundi 30 janvier, à l’occasion du conseil des ministres européens de l’Agriculture, contre l’interdiction du transport des animaux vivants en dehors des frontières de l’Union européenne.

La France, avec l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie, fait partie des pays qui s’opposent à cette interdiction car le transport des animaux vivants constituerait un « élément essentiel de la chaîne de production alimentaire depuis le début de la politique agricole commune ».

Le ministre français a précisé vouloir répondre aux attentes des consommateurs.
Mais de quels consommateurs parle-t-il ? En effet, selon un sondage IFOP de 2022, 85% des français se sont dits opposés à l’exportation des animaux vivants vers leur lieu d’abattage.

Rappelons que plusieurs Etats membres de l’Union européenne (Allemagne, Belgique, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, Suède) se sont prononcés pour une révision de la réglementation européenne et notamment pour l’interdiction de certains types de transports, dont celui d’animaux vivants exportés vers des pays hors UE.
La France campe sur ses positions et fait barrage à toute évolution réglementaire en faveur des millions d’animaux transportés chaque année.
Pire, elle encourage l’export de ses bovins à l’étranger alors que la Fédération Nationale Bovine a alerté récemment sur le risque de pénurie de viande bovine française, dénonçant une baisse de la production nationale et une hausse de 15,3% des importations.

Monsieur Marc Fesneau aurait-il oublié son titre et sa mission ? Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire…

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