Les temps forts historiques de l’OABA
Beaucoup de choses ont changé en un demi-siècle pour la protection des animaux en général et des « bêtes d’abattoirs » en particulier.
L’OABA, depuis 60 ans, milite pour améliorer les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux que l’homme destine à sa consommation en France.
La création de l’œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) en 1961 a eu un rôle déterminant dans l’évolution des conditions d’abattage.
Tout a commencé lorsqu’une vieille ânesse, échappée de l’abattoir de Menton, se met sous la protection d’une femme et de sa fille. C’est ainsi que Jacqueline Gilardoni découvre le monde rude des abattoirs. Elle achète cette ânesse « Amigo » qui connaîtra enfin le repos et l’affection. Cet animal deviendra le symbole de toute une vie consacrée à la cause animale.
Un mouvement nommé Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs est créé avec de nombreuses personnalités scientifiques et juridiques. L’emblème est une tête de vache, dessinée par Pio Santini, avec pour slogan : « Tous unis pour les défendre ». Après quatre années d’enquêtes dans les abattoirs (parfois clandestinement), d’études et de contacts dans les milieux spécialisés, Jacqueline Gilardoni crée l’OABA en 1961 dans le but d’obtenir la fabrication d’appareils d’insensibilisation et une réglementation pour rendre leur emploi obligatoire.
L’OABA est la première association en France qui œuvre depuis 60 ans pour la défense et la protection des animaux de ferme.
La philosophie de l’action de l’OABA réside dans cette phrase du Professeur Henri Drieux que Jacqueline Gilardoni aimait à citer : « Je crois que c’est une tâche exaltante que d’atténuer la souffrance, quel que soit l’être qui l’endure. »
Pour reprendre les propos de Mme Gilardoni : « L’OABA est une œuvre d’amour et d’efficacité. Une œuvre réaliste qui a su concrétiser son immense pitié envers les Animaux que l’Homme a destiné à son alimentation. »
2023
Encore un triste record en 2023 : celui des animaux maltraités confiés à l’OABA par les autorités administratives et judiciaires. Ce sont près de 2300 bovins, ovins, caprins, équidés, cochons et volailles qui ont été pris en charge par nos équipes et 38 nouvelles procédures judiciaires qui sont venues rejoindre les contentieux initiés par l’OABA.
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À l’occasion des 30 ans du Troupeau du Bonheur, lancement du site internet dédié ainsi que de la possibilité de parrainage des animaux secourus : troupeaudubonheur.fr
2022
En 2022, l’OABA a de nouveau battu un triste record : 2 090 animaux de ferme ont été retirés (874 bovins, 1195 ovins/caprins, 10 cochons et 11 équidés). 28 procédures judiciaires ont été initiées.
2021
L’OABA et l’Alliance Anticorrida décident d’unir leurs forces pour informer nos concitoyens sur le scandale de l’abattage sans étourdissement. Du 22 février au 2 mars, 840 affiches sont déployées dans 10 grandes villes (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille, Toulouse, Rennes, Montpellier, Nice et Nîmes) avec un visuel choc. Aujourd’hui, 62 % des abattoirs de boucherie égorgent à vif des animaux. Outre cette souffrance animale inacceptable, la tromperie des consommateurs sera également dénoncée pendant deux mois sur Facebook grâce à une vaste campagne digitale qui fera 10 millions de vues.
Parallèlement, l’OABA met à jour sa liste permettant de boycotter l’abattage sans étourdissement.
2020
2020 connaît un triste record : l’OABA a porté secours à 1784 animaux de ferme maltraités ou abandonnés et leur a offert un accueil au sein de ses fermes partenaires. Une mission de sauvetages qui est permise uniquement grâce à la générosité de nos donateurs.
En 2020, l’OABA conventionne sa 40e ferme partenaire.
Après sa victoire devant les plus hautes instances juridictionnelles contre la vente de viande « Bio halal », l’OABA introduit en 2020 un contentieux devant le Conseil d’Etat pour exiger une traçabilité des circuits d’abattages rituel et conventionnel. L’OABA défend ainsi la liberté de conscience des consommateurs qui, pour des raisons éthiques, refusent la viande issue d’un animal abattu sans étourdissement. L’OABA publie une nouvelle brochure : « Abattage rituel sans étourdissement : réponses aux idées reçues et fausses croyances« .
2019
La Cour de justice de l’Union européenne, puis la Cour administrative d’appel de Versailles dans son arrêt rendu le 11 juillet 2019, ont donné raison à l’OABA dans le litige qui l’opposait à la France depuis 2012. Le label Bio et son logo ne sont pas compatibles avec des viandes issues d’animaux ayant fait l’objet d’un abattage sans étourdissement préalable, ne respectant pas les normes élevées de bien-être animal exigées par le cahier des charges « production biologique ».
2018
Une première en France avec le lancement d’un étiquetage bien-être animal par Casino en concertation et avec le travail d’experts de 3 ONG françaises : l’OABA, la LFDA et le CIWF pour guider tous les citoyens qui souhaitent faire un achat éclairé sur les produits à base de volailles. D’autres initiatives de distributeurs suivront dans un élan de transparence à l’égard du consommateur.
Suite à son audition dans la commission d’enquête sur les abattoirs en 2016, l’OABA a également eu une influence majeure sur les orientations de la loi alimentation et agriculture de 2018 (Egalim), avec notamment l’expérimentation de la mise en place des abattoirs mobiles.
2017
L’OABA et 20 ONG de protection animale ont adressé une lettre au Président de la République afin de lui rappeler l’un de ses engagements de campagne : l’arrêt des cages pour les poules pondeuses.
« Ensemble mettons fin au cauchemar des cages » est devenue une initiative citoyenne européenne (ICE) soutenue par l’OABA et 130 ONG demandant la fin de l’élevage en cage des animaux, poules pondeuses, lapins et cailles, dans toute l’Union européenne ! Cette initiative a recueilli plus d’un million de signatures et a pu être soumise au législateur européen.
2013
Un premier guide de bonnes pratiques pour la protection des ruminants en abattoirs est édité à la suite des travaux extraits de la thèse de doctorat vétérinaire du Dr Audrey Groensteen, qui recevait le prix de thèse Jacqueline Gilardoni cette année-là.
2012
L’OABA aide la journaliste Anne de Loisy à réaliser un reportage inédit pour Envoyé Spécial, dans un abattoir, afin de révéler les conditions d’abattage des animaux et en particulier, la réalité de l’abattage rituel sans étourdissement.
2011
L’OABA fête son 50ème anniversaire à l’Assemblée Nationale en présence de l’historien et académicien Alain Decaux.
L’OABA participe à une vaste campagne de sensibilisation pour dénoncer la pratique cruelle de l’abattage rituel sans étourdissement préalable et la tromperie du consommateur.
2010
Une délégation de l’OABA rejoint la manifestation qui a rassemblé plus de 3000 personnes contre la Corrida à Nîmes en septembre 2010. Une proposition de loi interdisant la corrida et les combats de coq est déposée à l’Assemblée Nationale et signée par 70 députés. En Espagne, le parlement catalan vote l’interdiction des corridas.
2009
L’OABA dépose un recours contre un décret modifiant la nomenclature des installations classées des élevages de volailles et obtient l’annulation de ce décret par un arrêt du Conseil d’État du 23 avril 2009. Le ministère de l’écologie est condamné à verser 2000 euros à l’OABA.
L’OABA intervient chaque année sur le terrain lors de l’Aïd el Kebir. En 2009, l’OABA a déposé plainte contre les organisateurs d’un abattage illégal dans les Bouches-du-Rhône où 2000 moutons étaient sacrifiés. Des peines de prison ferme ont été prononcées par le tribunal.
2007
Un nouveau logo est créé, où les 4 lettres OABA sont clairement identifiées et accompagnées de 4 silhouettes d’animaux qui illustrent les principales espèces protégées par l’OABA de l’élevage à l’abattoir.
2002
Une directive européenne de 2002 rend obligatoire le marquage des œufs pour informer le consommateur sur le mode d’élevage des poules pondeuses. Cette nouvelle réglementation récompense une lutte de plus de 20 ans contre les “œufs de souffrance” que dénonçait Jacqueline Gilardoni.
2001
Jacqueline Gilardoni nous quittait le 23 février 2001 après avoir présidé pendant 40 ans l’association qu’elle avait créée. Jean-Pierre Kieffer succède à Jacqueline Gilardoni comme elle l’avait souhaité.
Depuis un arrêt du Conseil d’Etat en date du 10 octobre 2001, faisant suite à la requête de l’OABA, les sites d’abattage dérogatoires sont totalement interdits. Les abattages rituels doivent donc se dérouler exclusivement en abattoirs agréés par les services vétérinaires.
1999
La loi du 6 janvier 1999 donne la possibilité aux tribunaux de retirer des animaux maltraités et de les confier à une association de protection animale. Ainsi, l’OABA accueille très souvent des troupeaux entiers de vaches et de moutons et en assume la charge. La première pension du « Troupeau du Bonheur » de l’OABA se développe en Savoie grâce à son délégué Gil Raconis.
1997
L’OABA obtient, après de nombreuses années d’effort, un décret rendant obligatoire une mort instantanée des poussins de un jour, appelés « poussins refusés » après le sexage. Ce même décret du 12 décembre 1997 réglemente les conditions d’abattage.
1993
En 1993, l’OABA se voit confier la garde définitive de bovins retirés à leur éleveur condamné pour maltraitance. Les 13 bovins survivants (plusieurs étaient morts de faim et de soif) sont placés chez un éleveur en Savoie (Ferme des Bauges).
« Nous avons débarqué ces bêtes dans un pré couvert d’une épaisse couche d’herbe grasse et de luzerne. Toutes ont plongé immédiatement leur museau dans cette nourriture presque inconnue pour elles. J’imaginais ce que ces pauvres bêtes avaient dû subir » témoigne Gil Raconis, délégué enquêteur de l’OABA qui adoptera le taureau « Titus » qui deviendra son fidèle compagnon pendant plusieurs années. Ainsi est né le « Troupeau du Bonheur« .
1990
L’OABA obtient l’annulation par le Tribunal administratif de Paris d’un arrêté municipal autorisant l’abattage sur un terrain communal pendant la fête de l’Aïd el kébir. C’est le début d’une longue lutte menée grâce à Me Alain Monod contre les sites dérogatoires qui fonctionnaient en infraction à la réglementation interdisant l’abattage en dehors d’un abattoir.
1984 – 1986
Le 28 octobre 1984, l’OABA obtient l’abrogation par le Conseil d’État d’un décret de 1980 que Jacqueline Gilardoni qualifiait de “décret scélérat”. Il subordonnait en effet l’abattage d’urgence d’un animal gravement accidenté à l’autorisation de son propriétaire. Après l’abrogation du décret scélérat de 1980, l’OABA obtient la publication d’un décret le 14 mars 1986 autorisant l’abattage sur place des animaux malades ou gravement accidentés, sur décision d’un vétérinaire, sans avoir besoin de l’avis du propriétaire.
1982
Le 25 octobre 1982, suite à des années de dénonciation par les inspecteurs de l’OABA, un arrêt est publié, relatif aux conditions de stabulation des animaux sur les marchés.
1981
Création de la Coalition contre l’élevage en batterie par la LFDA et l’OABA en 1981, devenue la Coalition des consommateurs contre l’élevage en batterie, en 1982. Elle se trouva forte de plus de 300 000 membres. Elle a permis d’obtenir l’autorisation en 1984, puis l’obligation de la mention du mode d’élevage des poules pondeuses en 1999.
1979
L’OABA et la LFDA engagent un long combat dès 1979 pour défendre l’étiquetage des boîtes d’oeufs. En mars 1984, le ministre de l’Agriculture écrivit enfin que la France devenait favorable à l’inscription de mentions de type promotionnel sur l’emballage des oeufs. La mention du mode de production devenait autorisée. Huit ans furent nécessaires pour reconnaître les droits d’information des consommateurs et admettre que l’élevage en batterie nétait pas synonyme de qualité et de bien-être animal comme l’affirmaient les éleveurs de poules en batterie.
1978
La déclaration universelle des droits de l’animal est promulguée solennellement, à la maison de l’UNESCO à Paris, le 15 octobre 1978, grâce au Professeur Georges Heuse que l’on voit aux côtés de Théodore Monod. Ces deux hommes sont parents avec nos administrateurs Danielle Heuse et Alain Monod.
1977
L’OABA dénonce la misère des animaux sur les marchés aux bestiaux. Jacqueline Gilardoni milite pour que, sur décision d’un vétérinaire, l’abattage sur place fut rendu possible pour abréger le supplice des animaux gravement blessés ou mourants.
La médaille de l’OABA est remise aux journalistes Lauroy (parents de Manuel Mersch) pour leur reportage photo sur les marchés, dénonçant la souffrance des animaux.
1973
L’OABA dénonce l’élevage industriel et les « oeufs de souffrance » en diffusant des milliers de tracts après avoir visité des élevages intensifs de poules pondeuses en batterie.
1972
L’OABA fait des propositions pour une réglementation de l’élevage industriel, après l’adoption d’une recommandation par le Conseil de l’Europe, en 1971. L’OABA lance une grande enquête dans le journal Le Figaro sur les élevages industriels des veaux.
1969 – 1974
L’annonce du décret du 23 septembre 1970 rendant obligatoire l’étourdissement des lapins et des volailles marque une nouvelle victoire pour l’OABA en complétant le décret d’abattage humanitaire de 1964. L’OABA met en place un réseau de surveillance avec un inspecteur, des délégués, des correspondants et des chargés de mission sur l’ensemble de la France. 164 inspections seront réalisées en 1971.
En 1969, l’OABA porte plainte contre l’abattoir de la Villette pour maltraitance. En 1970, elle participe à un reportage télévisé. Tout cela conduit à la fermeture de ces abattoirs en 1974.
1963 – 1966
Déphalangeage des poussins : cette pratique inadmissible consiste à sectionner à vif la 1ère phalange des pattes des poussins pour éviter les griffures des volailles adultes en élevage. L’OABA alerte la Confédération française de l’aviculture en 1963 et finit par obtenir l’interdiction de cette pratique en 1966 via un arrêté.
1965
L’OABA est reconnue d’utilité publique en France par décret publié au Journal officiel du 23 décembre 1965. Les adhérents seront nombreux et les sympathisants se compteront par milliers dans le monde scientifique, la profession vétérinaire et le monde des lettres.
1962 – 1964
Une pétition, procédé peu employé à l’époque, réunit en quelques mois plus de 150 000 signatures dont celles de personnalités et d’artistes, comme Edith Piaf. Cette pétition qui demande l’instauration d’un abattage humanitaire est illustrée d’une photographie pathétique qui sera prise en considération par le ministre de l’Agriculture, Edgar Pisani.
Le 5 août 1963, Edgar Pisani accorde à L’OABA le Haut patronage du ministère de l’Agriculture. L’Académie Française couronne l’OABA en lui attribuant le Prix Vialles.
Sous la pression de l’OABA, le 16 avril 1964 le décret “d’abattage humanitaire” rend obligatoire l’étourdissement des animaux de charcuterie et de boucherie, en prévoyant l’exception de l’abattage rituel.
1961
Les statuts sont déclarés à la Préfecture de police le 17 avril 1961. Le but est “de défendre et assister les animaux de boucherie durant leur vie, leur transport et leur abattage par la proposition de lois appropriées. Chaque fois que cela lui sera possible, racheter, placer ou entretenir une bête dite de boucherie”. Dès la première année, des appareils d’étourdissement importés d’Angleterre sont confiés par l’OABA à des abattoirs et un armurier français est chargé de mettre au point un prototype de pistolet pour le petit bétail. Cette même année, l’OABA prépare un projet de loi concernant l’abattage des animaux. Ce texte prévoit l’obligation d’un assommement, c’est-à-dire l’insensibilisation.
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